RE2020 : la nouvelle réglementation environnementale des bâtiments

La RE 2020 crée une véritable rupture avec les réglementations thermiques précédentes. Notamment elle introduit la prise en compte de l’impact carbone tout au long du cycle de vie du bâtiment, de sa construction à sa démolition, et des paliers d’émission carbone jusqu’en 2027.

Réglementation et nouvelles normes énergétiques avec la RE 2020

La RE2020 fixe des objectifs ambitieux en matière de performance énergétique et de diminution de l’impact carbone des bâtiments qui s’appliqueront aux constructions neuves à partir de l’été 2021.

Une réglementation environnementale pour lutter contre le changement climatique

La loi Energie Climat a réaffirmé les engagements de la France pris en faveur de la lutte contre le changement climatique notamment en visant la neutralité carbone en 2050.

En France, 43 % de la consommation énergétique et 25 % des émissions de gaz à effet de serre sont liés au secteur du bâtiment, tant résidentiel que tertiaire. Il s’agit donc d’un levier très important dans la lutte contre le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre.

La nouvelle réglementation environnementale a fixé un certain nombre de priorités :

  • La baisse de la consommation et l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments neufs grâce en particulier à l’amélioration de la qualité de l’isolation mesurée par l’indicateur de besoin bioclimatique (Bbio).
  • La prise en compte des émissions des bâtiments neufs tout au long de leur cycle de vie pour diminuer leur impact sur le climat : afin d’encourager la consommation de sources d’énergie décarbonées (chaleur renouvelable) et d’inciter à des modes de construction émettant peu, voire stockant le gaz à effet de serre (matériaux biosourcés).
  • L’introduction d’un objectif de confort en été afin de garantir aux occupants l’adaptation de leur logement aux conditions climatiques à venir liées au réchauffement climatique.

Les grandes lignes de la RE 2020

La réglementation environnementale 2020 (RE 2020) succède à la réglementation thermique 2012 (RT 2012) et inaugure le remplacement du terme thermique par environnement.

La principale innovation de la RE 2020 réside dans le fait qu’elle contrôle dorénavant le bilan carbone des bâtiments neufs en incluant l'analyse du cycle de vie des équipements et des matériaux employés (et non plus la simple consommation énergétique de ceux-ci).

Contrairement à la RT 2012 qui favorisait le gaz, la RE 2020 promeut l'électricité afin de diminuer les émissions de CO2 liées à l’utilisation de chaudières à gaz et au fioul.
De plus, la RE 2020 impose aux bâtiments neufs des seuils d'émission de gaz à effet de serre et de consommation d'énergie à partir de l'été 2021, qui entraînera de facto la disparition du chauffage au gaz.

En effet, dès 2021, les seuils d'émission maximum sont fixés à :

  • 4 kg/m2 de CO2 par an pour les maisons, ce qui exclut l’emploi d’une chaudière au gaz ;
  • 14 kg/m2 pour les appartements (chauffage au gaz encore possible avec une isolation très performante) ;

En 2024, le seuil maximum autorisé passera à 6 kg/m2 excluant définitivement le chauffage au gaz.

Par ailleurs, la réglementation introduit un seuil maximal de consommation d'énergie primaire non renouvelable. Ceci afin de limiter l’usage des convecteurs électriques et permettre le développement des pompes à chaleur collectives, des réseaux de chaleur, du solaire thermique et des chaufferies biomasses.

La RE 2020 prend en compte le cycle de vie du bâtiment en additionnant les impacts carbone de tous les équipements et matériaux utilisés de sa construction à sa démolition. Il s’agit d’un changement majeur par rapport à la réglementation thermique RT 2012.

En effet, les phases de construction et de démolition représentent entre 60 % et 90 % de l’empreinte carbone totale sur une durée de cinquante ans.

Le plafond l’indicateur carbone mesuré en kgCO2/m2 sera diminué par paliers de :

  • 15 % en 2024 ;
  • 25 % en 2027 ;
  • 30 % en 2030.

Ces objectifs à l'horizon 2030 devraient rendre l'usage des matériaux biosourcés et du bois quasi-systématique, même pour le gros œuvre de l’habitat collectif de petite taille et des maisons individuelles.