La technologie de l'impression 3D béton arrive à maturité

La technologie de l’impression 3D béton est au point et les projets se multiplient à l’image des cinq pavillons livrés à Reims réalisés en combinant éléments préfabriqués et impression béton. Même si le temps et la consommation de béton sont réduits, le modèle économique implique la production en série.

Quel est l'avenir de l'impression 3D dans le bâtiment ?

L'impression 3D béton s’impose de plus en plus en France. Les initiatives et la concurrence se multiplient chez les fournisseurs de cellules d'impression de matières comme en témoigne la livraison à Reims de cinq maisons individuelles imprimées.

L’impression béton est aujourd’hui devenue une réalité

La filière des matériaux de construction en France et du BTP s’investit de plus en plus dans l'impression 3D béton avec le déploiement d'unités de production, le lancement de nouvelles gammes de bétons et la multiplication de projets.

La directrice du pôle béton pour la France du groupe suisse de matériaux de construction Sika, Michèle Duval, le confirme, les projets dans le tertiaire et dans l'habitat sont de plus en plus nombreux. Le directeur de l'innovation pour la France du même groupe, Fabrice Decroix, ajoute que la technologie est arrivée à maturité et est pleinement opérationnelle grâce à la maîtrise de la robotique et du logiciel.

Inventée dans les années 80, l'impression 3D béton change aujourd’hui de dimension après un décollage laborieux au cours de la dernière décennie. La technologie a évolué et aujourd’hui un bras articulé robotisé éjecte le béton en dessinant progressivement les murs de maisons individuelles dont le tracé a été préalablement simulé à l’aide d'une maquette numérique.

Les projets se multiplient, comme en atteste celui de la société du groupe Action Logement, Plurial Novilia. Cette dernière vient de livrer à Reims les cinq premières maisons entièrement réalisées en combinant des éléments préfabriqués et l'impression 3D béton après quatre ans de recherches et d'expérimentations.

Ce projet, mené en collaboration avec des architectes et des fabricants de matériels, a confirmé trois avantages déterminants de l'impression 3D :

  • La diminution de la consommation de matière ;
  • La réduction du temps de construction ;
  • L’ouverture à une créativité architecturale plus importante.

Le directeur général de Plurial Novilia, Alain Nicole, a indiqué que le temps de construction a été réduit de trois à quatre mois tandis que l’économie de matière a été de l'ordre de 50 %.

Une technologie de rupture

Pour le moment, la construction de bâtiments à étages reste un défi. Le directeur général de Plurial Novilia confie que sa société va travailler sur un projet de bâtiment à deux étages avec en ligne de mire des projets plus compliqués de trois ou quatre étages. La réalisation de ce bâtiment de logements collectifs doit être commencée en 2023 pour une livraison prévue en 2024.

Bien que générant des économies importantes de matière et de temps, l'usage de la 3D occasionne aujourd’hui un surcoût évalué à 25 % selon Viliaprint, une société spécialisée dans le domaine.

Un modèle économique viable imposerait la réalisation de grandes séries, mais pour le moment, sans la mise en place de normes qui permettraient le déploiement plus rapide de la 3D, il s’agit d’un vœu pieux.

En effet, les projets actuels en France nécessitent une procédure d'évaluation par un groupe d'experts du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et l'obtention d'une appréciation technique d'expérimentation (Atex). Les normes sont attendues avec impatience et il y a aujourd’hui un véritable engouement dans le secteur pour cette technologie de rupture.