Comment construire des zones commerciales en évitant d’artificialiser les sols ?

Résumé : La loi climat et résilience s’est fixé l’objectif de « zéro artificialisation nette d'ici 2050 ». Et pour l’atteindre, la construction de zones commerciales de plus de 10 000 m2 est interdite et de plus de 3 000 m2 est soumise à autorisation préfectorale.

La loi climat et résilience s’est fixé l’objectif de « zéro artificialisation nette d'ici 2050 ». Ainsi, la construction de zones commerciales de plus de 10 000 m2 est interdite et de plus de 3 000 m2 soumise à dérogation préfectorale.

La fin des centres commerciaux qui fleurissent dans les champs

La loi climat et résilience a été promulguée en août dernier. Un de ses objectifs étant de lutter contre l'artificialisation des sols, elle a restreint drastiquement la construction des zones commerciales, imposant au secteur une remise en question.

La fin de grands projets comme Val Tolosa à Toulouse ou Europacity en banlieue parisienne après des recours en justice a fait prendre conscience aux promoteurs que la bétonisation des champs et forêts n’était pas bien accueillie par le public.

Malgré cela, la loi climat et résilience a du mal à passer auprès de nombreux professionnels du secteur. Rappelons que l’objectif de « zéro artificialisation nette d'ici 2050 » engendre deux problèmes :

  • L’interdiction de la construction de zones commerciales de plus de 10 000 m2 ;
  • Il faut une dérogation préfectorale pour les zones de plus de 3 000 m2.

Même s'il existe généralement au moins un centre commercial dans la plupart des villes moyennes, cela réduit leur marché potentiel en interdisant :

  • La construction de « Retail Parks », des espaces commerciaux à ciel ouvert, dont le principe fonctionne bien en périphérie des villes ;
  • L’agrandissement des centres commerciaux qui finançaient leurs rénovations par l’ajout de nouveaux magasins.

La restructuration des zones existantes est une solution prometteuse

Les promoteurs doivent trouver d'autres solutions. Certains utilisent les parkings des centres commerciaux pour construire mais cela peut induire une baisse de la fréquentation. D’autres s'implantent sur des friches industrielles avec très souvent la problématique de la dépollution du site.

En réalité, aujourd’hui, la restructuration de zones commerciales existantes semble plus prometteuse. En effet, bien souvent, les centres commerciaux implantés initialement en périphérie ont été rattrapés par la ville. Des bureaux, des logements collectifs ou des espaces de loisirs peuvent y être ajoutés pour financer le projet.

Cependant, ce type de projet ne peut s’envisager que dans les grandes agglomérations urbaines. Dans les zones moins denses, les habitants ont généralement la possibilité de s’installer dans des logements au cœur de la ville et n’auront pas d'intérêt particulier à se loger en périphérie.

Les professionnels de l'immobilier commercial se sentent visés par cette loi malgré ces solutions existantes car les entrepôts d'e-commerce, de leur côté, ne sont pas visés par la loi. Il en ressort un profond sentiment d’injustice.